Histoire

Son Histoire

Saint-Christophe-de-Valains vient de Saint Christophe (martyrisé sous Décius au IIIème siècle) et de Valains(fief de Vieux-Vy-sur-Couesnon) auquel est rattaché le bourg.

L’origine de Saint-Christophe-de-Valains qui remonte à l’époque romane, est certainement liée à la création d’un prieuré-cure par l’abbaye de Rillé en Fougères. La paroisse de Saint-Christophe-de-Valains dépendait autrefois de l’ancien évêché de Rennes.

Quoique Saint-Christophe-de-Valains soit une ancienne paroisse, on ignore ses commencements. Elle tirait son surnom du fief de Valains, « sis en la paroisse de Vieuxvy, au joignant de celle de Sainct-Christophe » (nota : Jean Le Sénéchal, seigneur de la Sénéchaussière, en 1466, et François de Châteaubriant, seigneur de Beaufort et d’Orange, en 1542, rendirent aveu à la baronnie de Fougères pour leur fief de Valains). Les chanoines réguliers de l’abbaye de Rillé y fondèrent de bonne heure un prieuré-cure. Jusqu’à la Révolution ils présentèrent le recteur de Saint-Christophe (Saint-Christophe-de-Valains) et levèrent les dîmes de la paroisse (Pouillé de Rennes).

Saint-Christophe-de-Valains fut supprimé comme paroisse en 1803, et son territoire fut alors uni à celui de Saint-Ouen-des-Alleux ; mais une ordonnance royale, datée du 16 avril 1826, érigea de nouveau Saint-Christophe-de-Valains en succursale.

Saint-Christophe-de-Valains est le théâtre d’un combat entre les Chouans, commandés par Aimé Picquet du Bois-Guy (ou Boisguy) et les Républicains le 18 juin 1796 (Histoire de la Vendée militaire par J. Crétineau-Joly, III, p. 429).

On rencontre l’appellation Ecclesia Sancti Christofori de Valeniis (en 1516).

Ancienne noblesse

La vicomté de la Belinaye. La Belinaye est un des rares manoirs de Haute-Bretagne possédés depuis cinq cents ans par une noble famille qui porte toujours honorablement son nom. C’est au commencement du XVème siècle qu’Olivier Fouque, demeurant à Fougères en 1408, prit le nom de la Belinaye, que conservent ses descendants. Son fils Etienne de la Belinaye fut père de Jean Ier de la Belinaye, l’un des trente gentilshommes désignés en 1483 par le duc François II pour la garde du château de Fougères. De son union avec Jeanne du Matz, ce Jean de la Belinaye laissa un fils nommé aussi Jean, qui épousa Alix de Montmoron, dame de Moreul. Ce dernier, Jean II de la Belinaye, figure en 1513 comme possesseur du manoir et de la seigneurie de la Belinaye, que sa famille tenait en main depuis un siècle déjà. Il dut mourir vers 1518 et sa femme vers 1531, car, le 16 février 1539, Jean III de la Belinaye, leur fils, rendit aveu au roi pour sa seigneurie, déclarant avoir perdu son père depuis vingt et un ans et sa mère depuis huit ans. Jean III était alors depuis cinq ans veuf de Jeanne du Hallay, qui lui avait laissé une fille encore mineure, nommée Jeanne. En 1541, Jean de la Belinaye se présenta aux montres, « monté et armé en état d’archer, et déclara ledit seigneur avoir cent vingt livres de revenu noble » (Bibliothèque de Rennes, Mss. de Missirien). Jean IV de la Belinaye, vivant en 1574, épousa Magdeleine du Han. Il dut mourir vers 1580, car Jacques de la Belinaye, son héritier et probablement son fils aîné, rendit aveu vingt-deux ans après sa mort, le 1er juin 1602, pour ses manoir et seigneurie de la Belinaye (Archives de Loire-Inférieure), ce dernier chevalier avait épousé Guillemette de Romilley ; dont il ne semble pas avoir eu d’enfants. César de la Belinaye, seigneur dudit lieu en 1614, fils également de Jean IV, était uni dès 1599 à Catherine Satin, dame de la Teillaye, laquelle, étant veuve, fit en 1627 une fondation au couvent des Carmes de Rennes (Archives d’Ille-et-Vilaine, 20 H, 3).

Charles 1er de la Belinaye, leur fils, épousa en 1638 Catherine de Launay, fut maintenu dans la noblesse en 1668 et fut inhumé aux Grands-Carmes de Rennes le 26 janvier 1669 : il laissait la seigneurie de la Belinaye à son fils aîné François de la Belinaye. Celui-ci épousa, le 27 décembre 1672, Marie du Boislehou, obtint en 1682 l’érection en vicomté de sa terre de la Belinaye, et décéda le 20 janvier 1709. Charles II de la Belinaye, fils du précédent, rendit aveu au roi pour la vicomté de la Belinaye le 14 mai 1712. Il eut pour successeur son frère Armand de la Belinaye, mari de Thérèse Frain de la Villegontier. Ces derniers moururent au manoir du Boislehou en Luitré, Armand le 10 février 1777 et sa femme dès le mois d’octobre 1766. Leur fils aîné, Charles-René de la Belinaye, vicomte dudit lieu, avait épousé en 1760 Anne-Jacquette de Miniac de la Villèsnouveaux, décédée le 3 juin 1765 et inhumée à Saint-Christophe-de-Valains. Il jouissait en 1785 d’une belle fortune territoriale et prenait les titres de seigneur de la Belinaye, Orange, la Dobiaye, la Teillaye, la Bouëxière, le Bertry, le Moulin-Blot, le Boislehou, etc. Chevalier de Saint-Louis et maréchal des camps et armées du roi, père de trois garçons, il émigra quand vint la Révolution. Son château de la Belinaye fut vendu par la nation le 28 messidor an IV (nota : la famille de la Belinaye racheta plus tard ce château) et lui-même mourut à Chantilly le 14 février 1821.

La terre seigneuriale de la Belinaye, relevant à l’origine de la baronnie de Fougères, fut érigée en vicomté pour François de la Belinaye par lettres patentes de Louis XIV données en décembre 1681 et enregistrées au Parlement de Bretagne en 1684. Dans ces lettres le roi fait l’éloge de la famille de la Belinaye, disant vouloir récompenser les services que lui ont rendus le père de François de la Belinaye, « commandant cent hommes d’armes du régiment de la Trémouille », son bisaïeul Jean de la Belinaye, « gouverneur de Fougères », son oncle Jacques de la Belinaye, « chevalier de Malte tué au service du roi », et son propre frère Paul de la Belinaye, « aussi chevalier de Malte, décédé sur mer » (Archives du Parlement).

Pour former la viçomté de la Belinaye le roi unit d’abord onze petites seigneuries appartenant à François de la Belinaye, savoir : la Belinaye en Saint-Christophe, Moreul en Saint-Mard-le-Blanc, la Gravelle en le Tiercent, les Deffais en Vieuxvy, l’Asnerie, les Alleux, les Haut et Petit-Racinoux, et le Rocher-Poirier en Saint-Ouen-des Alleux, enfin la Motte et Saint-Etienne en Saint-Etienne-en-Coglais : le tout fut érigé en vicomté sous le nom de la Belinaye. De plus, le roi autorisa le nouveau vicomte à bâtir une halle et un auditoire à Saint-Ouen-des-Alleux, et à tenir en ce bourg un marché tous les mercredis et deux foires par an, l’une le mardi de la Pentecôte, l’autre à la fête de saint Pierre-ès-Liens ; il lui concéda, en outre, une troisième foire au bourg de Saint-Christophe, le jour de la fête de saint Jacques et saint Christophe (Archives du Parlement). Le domaine proche de la vicomté de la Belinaye comprenait « le principal manoir de la Belinaye avec colombier, chapelle, jardins, bois de futaye, etc., — les anciens manoirs de Moreul, du Haut-Racinoux, des Alleux, de la Trousselardière, de l’Asnerie, et des Deffais, — les métairies de la Belinaye, des Bas et Petit-Racinoux, du Tronsay et les moulins de la Servaye, de Bécherel, du Moulin-Neuf », etc. De plus il était dû au seigneur de la Belinaye par le possesseur du moulin à papier de Braimblin « quatre rames de papier chaque année ».

Quant aux fiefs, nombreux et assez considérables, ils s’étendaient dans les huit paroisses de Saint-Christophe, Saint-Mard-le-Blanc, le Tiercent, Saint-Ouen-des-Alleux , Saint-Hilaire-des-Landes, Saint-Etienne, Saint-Sauveur et Vieuxvy, et avaient haute, moyenne et basse justice. Le seigneur de la Belinaye était fondateur de l’église paroissiale de Saint-Christophe-de-Valains, « estant en possession immémoriale d’avoir dans le chanceau de ladite église deux pierres tombales élevées avec les écussons en relief armoyés des armes de la Belinaye, enfeu prohibitif, ceinture et lizière en dedans et au dehors de ladite église, armoyée des mesmes armes, et deux bancs à queue et accoudoir, l’un proche le chanceau du costé de l’épitre, et l’autre dans la nef du costé de l’évangile » (Aveu de 1712). Aujourd’hui l’on retrouve encore sculptés sur deux anciens autels de cette église les armoiries de la Belinaye : d’argent à trois rencontres de bélier de sable, et l’on assure que sous le parquet du choeur demeurent cachées les deux tombes ornementées des anciens seigneurs de la paroisse. Le vicomte de la Belinaye était aussi fondateur de l’église paroissiale de Saint-Ouen-des-Alleux, et dans l’église de Saint-Marc-le-Blanc il jouissait d’un banc et d’un enfeu devant l’autel de Notre-Dame à raison de sa terre de Moreul. Le château actuel de la Belinaye est un manoir portant tous les caractères architecturaux de la première moitié du XVIIème siècle. Devant sa façade « s’étend une cour d’honneur, bornée à son entrée par une magnifique balustrade en granit ; cette cour conduit au grand escalier extérieur qui lui-même est décoré de balustres rampants en granit et du meilleur goût. Un clocheton charmant termine le pavillon en forme de dôme qui couronne cette façade ». Le tout est un joli monument de l’art sous Louis XIII en Bretagne (abbé Guillotin de Corson).

Source : infobretagne.com