Son église
L’église Saint-Christophe (XVI-XVIIème siècle). Saint Christophe, martyr, est le patron de cette église, « qui n’a guère que les proportions d’une chapelle, sans aucun caractère d’architecture ». Cependant une fenêtre à ogives trilobées, dont les pieds-droits sont épannelés, peut faire supposer qu’elle a été en partie construite au XIVème siècle. C’est une simple nef terminée par un chevet droit et accostée au Nord d’une sacristie signalée dès 1678, qui semble bien avoir été originairement une chapelle seigneuriale dépendant de la Bélinaye.
On y voit encore deux écussons qui portaient jadis les armoiries des seigneurs de la Bélinaye, et elle communique directement avec le sanctuaire. Le vicomte de la Bélinaye était, en effet, seigneur fondateur et prééminencier dans l’église de Saint-Christophe-de-Valains, dont le baron de Fougères était seigneur supérieur. Il y avait, en 1678, sa litre armoriée tout autour, dans le chanceau un banc et deux pierres tombales portant ses armes (nota : il paraît que ces deux tombeaux existent encore cachés sous le parquet du chœur), et dans la nef un autre banc devant l’autel de Notre-Dame. A l’entrée du chœur et aux deux côtés de l’arc triomphal qui sépare ce chœur de la nef sont encore deux autels portant le blason de la Bélinaye : d’argent à trois rencontres de bélier de sable (Pouillé de Rennes). M. Maupillé a signalé le retable du maître-autel de Saint-Christophe, qu’il suppose être du XVIIème siècle. On y voit, dit-il, quelques détails de sculpture assez bien traités : « Sur la porte du tabernacle est représentée l’Annonciation de la Sainte Vierge, et sur les panneaux dont elle est accostée, les quatre Evangélistes avec leurs attributs symboliques. Sur la partie supérieure du tabernacle est figurée l’Assomption de la Sainte Vierge au milieu d’un groupe d’anges qui l’enlèvent au ciel. Au-dessus apparaît le Père-Eternel, tenant le globe de la main gauche pendant qu’il élève la droite comme pour bénir. Deux anges soutiennent au-dessus de sa tête une couronne ornée de fleurons ». Trois pierres tombales, ajoute M. Maupillé, sont aussi de nature à fixer l’attention. « Sur l’une d’elles est figurée une croix orlée et pattée, accompagnée d’un besant, avec un croisillon au-dessous de l’orle; — sur une autre, qui offre également la figure d’une croix orlée et pattée, on remarque à côté de la hampe un marteau et un autre instrument dont il est difficile de déterminer le caractère, soit une truelle, soit une hache, rattachés par une sorte de bande ou de lanière au bâton de la croix, lequel se termine à sa partie inférieure par une fleur de lys; — enfin, la troisième porte une croix ornée de deux croisillons, avec une sorte de gaine ou de fourreau qui semble vide, et reposant sur une demi-sphère » (Notices historiques sur les paroisses du canton de Saint-Brice, Appendice). L’une des fenêtres semble remonter au XIVème siècle.
L’ancien prieuré-cure de Saint-Christophe-de-Valains, aujourd’hui disparu, et jadis membre de l’abbaye Saint-Pierre de Rillé. Le prieuré-cure de Saint-Christophe dépendait de Rillé, mais il était occupé depuis plusieurs siècles par des prêtres séculiers administrant la paroisse quand vint la Révolution. Les seigneurs de la Bélinaye passaient pour être les fondateurs de ce prieuré, et jusqu’au XVIIème siècle il paraît que c’était à eux que le prieur-recteur rendait aveu. Mais, en 1679, une sentence des commissaires royaux chargés de la réformation du Domaine obligea le prieur-recteur de Saint-Christophe à rendre aveu de son bénéfice directement au roi lui-même. A cette occasion, le prieur-recteur Charles Fougler déclara jouir d’une maison priorale, avec étables, grange, cour et jardin (Archives départementales de la Loire-Inférieure). Il levait, en outre, la totalité des dîmes de la paroisse. En 1790, le prieur-recteur Jean Salmon fit la déclaration d’un revenu de 730 livres ; il estimait son presbytère et son jardin 30 livres, et évaluait à 700 livres les dîmes de sa paroisse (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1 V, 27).
Son château
Le château de la Bélinaye (XVIIème siècle). Il s’agit de la maison seigneuriale de la paroisse édifiée vers 1630. Le manoir conserve un colombier et une chapelle ruinée du XVIIème siècle. A la fin du XIXème siècle, il existait dans le château même une vieille et belle statue de la Sainte-Trinité, mais elle provenait de l’ancienne chapelle d’Orange, en Vieux-vy (Pouillé de Rennes). La Belinaye relevait de la seigneurie de Fougères et a été érigée en vicomté en 1681. Elle exerçait à Saint-Ouen-des-Alleux un droit de haute justice. Propriété de la famille Fouque en 1408. Cette famille prit par la suite le nom de la Bélinaye. Elle passe ensuite entre les mains de la famille Orange (ou d’Orange ou D’Orange).
Patrimoine architectural
Le four à pain (XIXème siècle), 6 moulins dont les moulins à eau de la Servais, de la Sourde (XV-XVIème siècle), et 5 moulins à papier et à « fouler les étoffes ».
Source : infobretagne.com